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Glossaire Psychologie / Terme

Psychose

Trouble mental grave. Ce terme recouvre l'ensemble des maladies mentales : délires, manies, démences. Contrairement à la névrose, le sujet n'a pas conscience des troubles dont il est sujet.


Les psychoses présentent une symptomatologie assez typique.
Les traits suivants sont tout particulièrement spécifiques :
- idées délirantes ;
- hallucinations ;
- troubles du cours de la pensée;
Au tableau clinique, figurent également
- une altération du contact avec la réalité ;
- une absence de conscience vis-à-vis du vécu morbide ;
- une atteinte profonde de la personnalité, accompagnée le plus souvent de perturbation de la relation aux autres, avec parfois des conduites d'isolement ;
- ...
La multiplicité des courants thérapeutiques a conduit à élaborer de nombreuses hypothèses quant aux causes de la psychose, sans qu'aucune ne s'impose vraiment. Aujourd'hui, la plupart des auteurs s'accordent pour dire que la psychose résulte d'une pluralité de facteurs : génétiques, biologiques, psychologiques et sociaux.
Le plus souvent, la maladie psychotique nécessite une prise en charge psychiatrique avec une prescription de neuroleptiques, qui ont considérablement amélioré le quotidien de ces patients.

Les psychoses infantiles peuvent se manifester très tôt, dès la première année pour l'autisme, à une période un peu plus tardive (l'acmé se situant vers 3 ou 4 ans) pour la psychose symbiotique, décrite par Mahler, et caractérisée par le fait que l'enfant n'arrive pas à se percevoir comme un être séparé de la mère à laquelle il reste fusionné, après une phase de développement apparemment exempte de troubles pour la schizophrénie infantile. Les hypothèses étiopathogéniques sont variées mais pourtant elles aboutissent toutes à pointer l'existence d'un trouble très précoce des échanges entre les parents et le bébé, incongruents et où la réciprocité est insuffisante. Le diagnostic doit être posé le plus précocement possible, de manière à éviter le risque d'une évolution déficitaire, qui en l'absence de soins adéquats au meilleur moment, serait inéluctable et irréversible.


Le terme psychose désigne un trouble psychotique ou des symptômes psychotiques survenant dans le cadre d'autres troubles mentaux que les troubles psychotiques (ex. dans une dépression ou un trouble bipolaire).


Ce qui caractérise l’état psychotique d’un sujet est : d’une part qu’il n’a pas conscience de son état (mais ce n’est pas toujours vrai), d’autre part qu’il n’a pas de contact avec la réalité qui lui échappe (mais jamais totalement) et qu’il remplace ces manques extérieurs par des projections de son monde intérieur (jusqu’à l’hallucination).

La psychose est plus généralement traitée en psychiatrie, mais un praticien comme Jean pierre Chartier (Dr en psychologie et psychanalyste) en propose une approche par la psychothérapie (ouvrage « Guérir après Freud » -Dunod).

Le Dr Henri Grivois, psychiatre spécialiste de cette pathologie, nous propose une lecture différente avec la notion de « concernement ». Il signifie là ainsi un trait commun qu’il a observé chez tous les psychotiques : le psychotique perçoit que les autres sont concernés par lui et qu’il est concerné par les autres. Ce phénomène naturel d’interindividualité est poussé à l’extrême chez lui car il sent « tous les autres concernés par lui » et il se sent, lui, « concerné par tous les autres humains ». Vivant une expérience indicible et hors du commun, quand il tente de la mettre en mots (par besoin ou par pression de l’entourage) elle semble incohérente ou délirante, car un tel vécu ne supporte pas la verbalisation sans d’importantes distordions (ouvrage : « Grandeur de la folie » Henri Grivois- Robert Laffont, 2012).

Finalement, dans cette optique, le psychotique ne projette pas son monde intérieur à l’extérieur, mais se trouve en concernement élargi avec ce monde extérieur tout entier (il vit alors une dysrégulation de son interindividualité et de son intersubjectivité pour n’avoir plus de limites distinguant les différences entre le monde et lui).

Il ne s’agit alors pas tant d’un clivage du moi (comme on le dit généralement en psychanalyse et en psychiatrie), mais d’une disparition (ou non constitution) du moi (comme délimitant et contenant) et d’une présence du Soi sans limite, que la conscience a du mal à appréhender et que l’intellect est en incapacité de nommer.

Difficile de savoir s’il s’agit de la perte de quelque chose vers un moins de conscience, ou de l’ouverture de quelque chose vers un plus de conscience ! Quoi qu’il en soit le côté indicible de cette expérience hors du commun la rend impartageable et le sujet qui la vit s’en trouve bouleversé… sa raison peut s’en trouver fort ébranlée (plus par le côté impartageable que par le phénomène lui-même).

(Voir « névrose » et « border line »).

Lien permanent Psychose - Date de création 2021-12-19


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