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Glossaire Psychologie / Terme

Sujet, subjectal

Mot ambigu car son premier sens est lié à l’idée de soumission. Il vient de « subjectus » (soumis), « sugecere » (placer dessous) de « sub » (en dessous) « jecere » (jeter). Ce mot a aussi le sens de « soumis à l’observation ou à la réflexion.

Il faudra attendre la fin du XVIe siècle pour qu’il désigne « une personne digne d’intérêt ». C’est seulement au XIXe siècle, avec le mot allemand « Subjeckt » (Kant,), qu’il désigne un être pensant, siège de la connaissance, par opposition à « objet ». Le mot « sujet » finit donc par aboutir à un sens contraire au sen initial.

Le fait que ce qui est subjectif appartienne à la vie psychique d’un être nous vient d’Emmanuel Kant (1724-1804).

Nous remarquerons qu’en grammaire le sujet est « l’agent » source de l’action (nommé « process ») s’appliquant sur un complément (nommé grammaticalement* « patient »).

*« Grammaire du Français » - Robert Léon Wagner Jacqueline Pinchon - HACHETTE p 237.

Les mots pour désigner un être de façon satisfaisante manquent. Le langage ontique n’est pas assez riche. Nous pouvons parler d’« être », de « sujet », de « quelqu’un », de « individu », de « Soi ». Le mot « personne » ne convenant pas car il ne désigne qu’un masque social (Voir ce mot).

En maïeusthésie nous utiliserons souvent le mot « sujet » pour parler d’un être, d’un individu, par opposition au mot « objet » pour parler des choses. D’autre part, nous aurons d’un côté « objectiver » qui est une façon de mesurer, quantifier, démontrer, concernant ce qui objectivable (les objets) et nous conduit à parler de « réalité objective », et d’un autre côté nous évoquerons l’idée de « réalités subjectives », celles qui ont trait au vécu du sujet (phénoménologie).


Le sujet en psychologie

En psychologie, un sujet désigne désigne un individu, une personne en tant qu'il est à la fois observateur des autres personnes et observé par elles. La psychologie introspective, parfois appelée aussi subjective, repose sur l'idée qu'une même personne peut être simultanément observée dans ses états mentaux ou ses contenus de pensée et un observateur conscient de ces phénomènes. En psychologie pathologique et clinique, où les affects jouent un rôle particulièrement important, on considère notamment que ces états ressentis par le sujet constituent son vécu, qu'aucune autre personne ne peut partager. En psychologie expérimentale humaine, les personnes qui passent l'expérience sont appelées sujets, en dépit du fait que c'est seulement leur comportement qui est observé et que cette psychologie est appelée également objective.

Le sujet en psychanalyse

Distinct de l'individu tel que nous le percevons ordinairement, le sujet est ce qui est supposé par la psychanalyse dès lors qu'il y a désir inconscient, un désir pris dans le désir de l'Autre, mais dont il a néanmoins à répondre. Le sujet, en psychanalyse, est le sujet du désir que Sigmund Freud a découvert dans l'inconscient. Ce sujet du désir est un effet de l'immersion du petit d'homme dans le langage. Il faut donc le distinguer tant de l'individu biologique que du sujet de la compréhension. Ce n'est pas non plus le moi freudien (opposé au ça et au surmoi). Ce n'est pas pour autant le je de la grammaire. Effet du langage, il n'en est pas un élément, c'est-à-dire qu'il ex-siste (se tient hors) au prix d'une perte: la castration.

Le sujet n'est pas le moi

Le moi est une fonction qui se déploie dans la dimension de l'imaginaire. C'est la sensation d'un corps unifié produite par l'assomption par le sujet de son image dans le miroir à l'époque où il n'a pas encore conquis son autonomie motrice, d'où son pouvoir de fascination. Il en résulte que le moi se trouve placé sur un axe imaginaire en opposition à sa propre image ou à celle d'un semblable. Cette relation du moi à son objet imaginaire fait obstacle à la reconnaissance par le sujet de son désir.

Le désir, quant à lui, se manifeste dans les formations de l'inconscient (les rêves, les symptômes, les ratés, etc...). Ainsi le sujet, pour la psychanalyse, ne sait pas ce qu'il dit, ni même qu'il le dit. Freud interprète ces phénomènes en rupture avec le cours normal de la réalité comme des messages chiffrés à décrypter. Cela suppose qu'ils aient une structure homogène au langage humain. Ils témoignent de l'existence d'un autre lieu d'où s'exprime le sujet d'un désir en attente, en souffrance. Tout se passe comme si le lieu des signifiants, là d'où nous viennent les mots que nous articulons (le grand Autre de Jacques Lacan), était habité par un sujet au désir énigmatique.

Lien permanent Sujet, subjectal - Date de création 2021-12-19


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